Louis Legault, capturé à Verdun le 25 février 1916

Le 11 novembre approche, et quoi de mieux pour commencer ce blog que d’évoquer « mes » poilus.

Je commence aujourd’hui avec l’un de mes arrières grands pères : Louis, Gustave, Joseph Legault né en 1894 à Bécon-les-granits, dans la campagne angevine, aîné des 6 enfants d’un couple de cultivateurs.

Louis avait donc 20 ans en 1914 et était lui aussi cultivateur.

Il fut incorporé au 4ème bataillon de chasseurs à pied.

Je n’ai pas beaucoup de détails sur sa vie au front jusqu’en février 1916 (si ce n’est qu’il fut blessé deux fois) mais la littérature nous laisse imaginer l’horreur des tranchées, le bruit des obus, la saleté, la mort, les rats.

Son matricule militaire m’indique la date et le lieu de sa capture : le 25 février 1916 à Bezonvaux (Meuse).

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Quelques recherches rapides, en particulier sur le site « Chemins de mémoire« , m’ont fait découvrir que le village de Bezonvaux (et le fort de Douaumont) ont été pris par les allemands ce même jour, le 25 février 1916.

Le 4ème B.C.P. et le 44ème RI résistent désespérément dans le village. Vers 17 heures, sous l’effort ennemi qui redouble, les lignes craquent, et c’est pied à pied que le bataillon défend le village. Le cercle de l’ennemi s’est peu à peu resserré et à la tombée de la nuit, après que les défenseurs ont presque tous succombé, Bezonvaux est investi. Le même jour, le fort de Douaumont est pris.

J’ai peu d’éléments sur les conditions de sa captivité, à ce jour. J’apprends, toujours grâce à son registre matricule, qu’il a été prisonnier à Friedrischfeld bei Wesel (Allemagne), jusqu’à la fin de la guerre et qu’il fut décoré de la Croix de guerre.

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La mention « bon soldat ayant toujours une belle attitude au feu » me laisse sans voix. Qu’est ce donc que d’avoir une belle attitude au feu ?

A sa libération, Louis est rentré dans le Maine-et-Loire et est devenu couvreur. En 1920, il se marie avec Germaine, avec qui il aura 7 enfants : 5 garçons dont Louis, mon grand-père, et 2 filles dont je raconterai, peut-être, un jour, les vies.

Il a vécu à Bécon-les-granits jusqu’à sa mort en 1987. J’avais 6 ans et je me souviens de sa maison – sombre –  auquel était accolé un petit potager. Et des toilettes au fond du terrain.

A-t-il parlé de la guerre à ses enfants ? Peu probable. Cette génération, et celle qui la suit, ne « causait » pas trop.  Il me reste peu de temps pour le savoir.

Edit (23/12/2016) : j’ai retrouvé cette photo-carte postale dans les archives familiales :


 

9 réflexions sur “Louis Legault, capturé à Verdun le 25 février 1916

  1. Charles, mon arrière-grand-père à moi (plus âgé que le vôtre : 1879) avait eu l’intelligence, ou l’instinct, de perdre un œil au cours d’une partie de chasse, ce qui lui a évité la boucherie que vous évoquez. En revanche, cela n’avait nullement adouci son caractère de cochon. Je l’ai bien connu, jusqu’à sa mort en 1968, et je crois bien qu’à part un de mes oncles j’étais à peu près le seul de cette nombreuse famille à bien l’aimer.

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