Marie-Louise(s) (1)

Quand j’ai (re)commencé mes recherches généalogiques, mon objectif était surtout historique : comprendre les petites histoires dans la grande, tenter de connaître des bribes de la vie de mes ancêtres à travers le peu d’informations disponibles : une date, un métier, un événement.

Au fil des découvertes, je me suis attardée et attachée à des familles, des lieux, des parcours, des lignées, des noms, des prénoms.

Mais, longtemps, j’ai ignoré ce qui était sous mes yeux : l’histoire des Marie-Louise(s) de ma lignée maternelle.

La première Marie-Louise est Marie-Louise Chartier, née en 1874 au Louroux-Béconnais, dans le Maine-et-Loire, fille d’un couple de cultivateurs, Joseph Chartier et Renée Boulay.

Marie-Louise est le troisième enfant de Joseph et Renée. Joséphine est morte à l’âge d’un an, deux ans avant sa naissance. Joseph a deux ans lorsque sa petite sœur naît. Quatre autres enfants suivront : Louise, Louis, Henri et Joséphine.

Joseph décède à l’âge de 48 ans, en 1889, laissant Renée élever seule ses 6 enfants, âgés de 9 à 17 ans. Marie-Louise a 15 ans.

On peut supposer qu’elle fut scolarisée, puisque 7 ans avant sa naissance, Victor Duruy, ministre de l’Instruction publique, impose à toute commune de plus de 500 habitants d’instaurer une école publique de filles, puis en 1881 & 1882, Jules Ferry, rend l’enseignement laïc, gratuit et obligatoire.

Mais ce décès soudain a dû accélérer sa vie d’adulte : il fallait subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.

Quoiqu’il en soit, à 15 ans, Marie-Louise est déjà considérée comme étant en âge de se marier en France, selon le code civil.

Elle attend néanmoins quelques années avant de convoler. Elle épouse un cultivateur de son village, Joseph Brard en 1896. Elle a 22 ans, lui 28.

Marie-Louise ne tarde pas à donner naissance à une première fille, Marie-Louise, un an après le mariage. Viennent ensuite Clémentine en 1899 et Louise en 1900.

Hélas, le bonheur est de courte durée : Joseph décède en 1900, quelques mois après la naissance de Louise, à seulement 32 ans.

Les temps sont difficiles pour Marie-Louise. Outre la perte de son jeune époux, que je suppose bien aimé, elle doit subvenir aux besoins de ses trois petites filles.

Deux ans après la mort de Joseph, Marie-Louise perd sa petite Clémentine, qui meurt à 3 ans à peine.

Je n’ai aucune idée de ce qui a causé la mort de cette petite fille. Je sais seulement qu’en 1904, Marie-Louise se remaria, eu d’autres enfants et qu’elle confia à des proches ses deux premières filles, lesquelles ont beaucoup souffert de la mort précoce de leur père et de l’abandon de leur mère.

La seule photographie de Marie-Louise dont je dispose date de 1924. Elle a 50 ans. Elle me semble bien plus vieille. Est-ce la qualité de la photo ? Ou bien le poids des difficultés d’une vie ?

ml-chartier

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