J’ai déjà évoqué Louis et Protais tous deux des Poilus.
Aujourd’hui, je vous présente Joseph Doisy, né en 1879 à Bécon-les-granits (oui, toujours).
C’était l’oncle de Louis. Joséphine avait donc (au moins) un fils et un frère au front.
Joseph était tailleur de pierres. Il avait 35 ans au début de la guerre, était marié avec Marie avec qui il avait une fille, Thérèse.
Son matricule militaire donne peu d’informations sur sa vie entre 1914 et 1917.
On apprend qu’il a disparu le 12 avril 1917 dans la forêt de la Ville au Bois, dans l’Aisne, non loin du Chemin des Dames. Et c’est dans cette forêt que Guillaume Apollinaire fut blessé, le 17 mars 1916.
Quatre jours après sa disparition, le 16 avril 1917, c’est l’offensive du Chemin des Dames, menée par le général Nivelle. C’est une catastrophe pour l’armée française qui perd 30 000 hommes et qui n’avance que de 500 mètres, au lieu des 10 km attendus. S’en suivent des mutineries de soldats refusant de se battre inutilement.
Des soldats ont pu décrire leur amertume. Ainsi, dans son carnet de guerre, le soldat Louis Barthas écrit :
Nos généraux devaient être satisfaits. Qu’importait le chiffre des pertes humaines, ce qui comptait c’était de pouvoir alimenter les communiqués, de maintenir comme ils disaient l’activité du front, d’épater ces bonnes pâtes de patriotes civils de l’arrière par le récit de nos exploits ; avoir fait reculer les Allemands de quelques hectomètres c’était suffisant, héroïque, mirobolant, c’était une grande victoire ; en réalité c’était un massacre inutile. Ah ! quelle âme de bourreau il faut avoir pour être général, ordonner de telles tueries pour rien, pour l’amour-propre des grands chefs, pour un prétendu orgueil national…
Joseph Doisy fut d’abord fait prisonnier au camp de Limburg (Allemagne) puis à Sprottau (Allemagne, devenue Szprotawa, aujourd’hui en Pologne).
J’ai trouvé l’acte de décès de Joseph sur le site Mémoires des hommes.
Il est mort au lazaret de Sprottau. Selon le Larousse, un lazaret est un « établissement où l’on isole les sujets suspects de contact avec des malades contagieux et où ils subissent éventuellement la quarantaine« .
Joseph a très probablement succombé à une maladie contagieuse.